• La Dame de coeurs

     

    Edition: Seuil

    313 pages

    Année de parution: 2007

     

    "Nul rêve ne résiste à la lumière crue du soleil ou au froid stylet de la Réalité."

     

    A quatre-vingt-seize ans, complètement ruinée, Caroline Otero croit sa dernière heure imminente. C'est du moins ce que lui soufflent les fantômes et les souvenirs qu'elle a toujours fuis et qui soudain  se pressent pour lui rendre visite dans sa misérable chambre niçoise. Celle qui joua-et perdit-son immense fortune dans les casinos de la Côte d'Azur tente alors un dernier pari: mourir avant l'aube.Mais la mort, comme la roulette, ne se comporte pas comme le voudraient les joueurs.

    A mi-chemin entre le roman et la biographie, Carmen Posadas nous conte l'histoire fascinante de la petite Espagnole devenue en quelques années la femme la plus désirée du monde, la maîtresse du tsar Nicolas II, du Kaiser, de Léopold de Belgique, d'Albert Ier de Monaco et du baron Ollstreder qui acheta pour elle le collier de Marie-Antoinette. Une femme libre, qui avait décidé de ne plus jamais connaître la misère, et qui se retira du monde à l'âge de quarante-six ans pour que personne ne soit le témoin de sa déchéance, faisant ainsi de sa vie un mythe.

     

    Lorsque j'ai refermé ce livre, une seule phrase m'est venue à l'esprit: "Quelle vie!"

    Caroline Otero méritait bien qu'on lui consacre un livre, voir plusieurs, car sa vie est effectivement un vrai roman. De famille pauvre, elle va gravir les échelons et faire parler d'elle dans le monde entier grâce à sa beauté, son ambition et son audace. Elle fut certainement une des femmes les plus riches de Paris, mais la passion du jeu dilapida sa fortune au fil des ans ne lui laissant plus que ses souvenirs et quelques photos pour lui rappeler sa jeunesse tumultueuse. C'est un personnage que l'on adore détester. Elle a poussé plus d'un homme au suicide (ce qui était finalement "la mode" à la Belle Epoque), a fait preuve d'ingéniosité en matière de scandales et était connue pour ses caprices et son incapacité à aimer. Pourtant, on ne peut qu'admirer cette femme pour sa volonté de fer, qui toute sa vie, s'est battue pour atteindre son but: avoir les hommes les plus riches à ses pieds. 

    La Dame de coeurs

    Concernant le "roman biographique" à présent, je dois dire que l'aspect m'a un peu dérangé. D'habitude quand je lis ce genre d'histoire, l'auteur fait toujours en sorte de nous raconter les faits de façon plus ou moins romancés. Dans le cas de La Dame de coeurs, Carmen Posadas nous informe d'emblée qu'elle ne souhaitait pas écrire ce livre en unissant ces deux styles car elle craignait qu'il ne soit trop mièvre ou trop ennuyeux. C'est pourquoi, elle alterne les passages biographiques et la fiction. Malgré une belle écriture où Caroline se trouve confrontée aux fantômes de son passé, j'ai trouvé que l'aspect fictif faisait perdre du rythme à l'histoire pour finalement nous conter peu de choses que l'on sache déjà sur sa personne. J'aurais finalement préféré uniquement le côté biographique qui suffisait amplement pour rendre cette histoire passionnante. C'est une véritable enquête qu'à menée Carmen Posadas puisque pendant deux ans, elle a sillonnée les quatre coins du globe à la recherche de témoignages sur la Belle Otero. Rien que pour ça, elle mérite que l'on jette un œil curieux à son récit. 

    La Dame de coeurs

     

     

    La musique qui colle avec ce roman: 

     

     

    Ma note: yes

     

     

       


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  • Vongo Zero

    Edition: Mirobole Editions

    470 pages

    Année de parution: 2014

     

    Anna vit avec son mari et son fils dans une belle maison près de Moscou. Un virus inconnu a commencer à décimer la population. Dans la capitale en quarantaine, la plupart des habitants sont morts et les survivants - porteurs de la maladie ou pillards - risquent de déferler à tout instant. Anna et les siens décident de s'enfuir vers le nord, pour atteindre un refuge de chasse sur un lac à la frontière finlandaise: Vongozero. Bientôt vont s'agréger à leur petit groupe des voisins, un couple d'amis, l'ex-femme de Sergueï, un médecin... Le voyage sera long, le froid glacial, chaque village traversé source d'angoisse, l'approvisionnement en carburant une préoccupation constante.

    D'une plume subtile, Yana Vagner happe le lecteur dès les premières pages avec ce récit d'une femme confrontée à une tension psychologique permanente et à une promiscuité subie, au cœur d'une Russie dévastée.

     

    Vongozero est un roman road trip atmosphérique ou la confrontation avec la maladie n'est en fait que très rare. L'auteure ne nous la rappelle qu'à travers certains détails comme les rues désertes, les paysages chaotiques et les villes bloquées par l'armée. Anna, la narratrice, nous fait part de la moindre de ses pensées. On s'attache à cette femme qui n'a qu'un seul objectif: fuir pour protéger son fils et son mari qui sont les seuls êtres qui lui restent. 

    D'autres personnages viennent se greffer à leur groupe, qui ne sont d'ailleurs, pour la plupart, pas forcément les bienvenues mais qui par la force des choses, leur permettra de rester ensemble et unis. Je pense à la relation entre Anna et l'ex-femme de son mari ou la tension est palpable petit à petit.

    La survie est bien décrite, contrairement à certains romans (ou séries) ou l'on se demande comment ils trouvent à manger, du carburant... Ici, chaque nouveau jour apporte son lot d’inquiétudes. 

    J'ai cependant trouvé que certains problèmes trouvaient leurs solutions un peu trop rapidement, démontrant que l'histoire n'est évidemment que pure fiction.

    Un autre petit bémol à ce pavé de près de 500 pages: on finit par tourner en rond. Il n'y a en fait pas grande action sur cette longue route et on en vient finalement à presque oublier la raison de leur fuite. J'aurais aimé que la maladie soit plus présente afin qu'il y ait plus de suspens. Dommage car il est vrai que pour un premier roman, il est très bien écrit.

     

    La musique qui colle avec ce roman:

     

     

    Ma note: smile

     


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  • Avant toi

    Edition: Milady

    524 pages

    Année de parution: 2014

     

    "Je ne fais rien, Mademoiselle Clark. Je ne peux plus rien faire. Je reste assis. J'existe, c'est tout."

     

    Quand Lou apprend que le bar où elle est serveuse depuis des années, met la clé sous la porte, c'est la panique. En pleine crise, dans ce trou paumé de l'Angleterre, elle se démène pour dégoter un job qui lui permettra d'apporter à sa famille le soutien financier nécessaire. On lui propose un contrat de six mois pour tenir compagnie à  un handicapé. C'est alors que la jeune femme découvre Will, un jeune tétraplégique qui rêve de mettre fin à ses jours. Lou n'a que quelques mois pour le faire changer d'avis.

     

    J'avoue sincèrement que si une amie ne m'avait pas prêté ce livre, je ne l'aurais sans doute jamais lu pour deux raisons:

    1) Quand j'ai lu le nom de l'édition, les warnings intérieurs se sont déclenchés: "Ouh la, Milady, ça fait penser à Arlequin ça, non?"

    2) Quand j'ai lu le résumé (encensé par TF1 en plus), ça en a rajouté une couche: "Bon ok, c'est plein de bons sentiments et sûrement mièvre. Un genre de remake d'Intouchables version anglaise "

    Vous l'aurez donc compris, les a priori pesaient lourdement dans la balance avant même que je ne tourne la première page. Et j'avais bien tort...

     

    Lou a 27 ans, un goût prononcé pour la mode "loufoque", un  boulot tranquille de serveuse et un petit ami mordu de marathon. Mais le jour ou elle se retrouve au chômage, rien ne va plus car elle doit alors aider aux dépenses de sa famille en pleine crise financière. Après plusieurs hésitations, elle finit par accepter de s'occuper d'un tétraplégique, Will, qui compte bien lui mener la vie dure avec son odieux caractère. Pas besoin de vous faire un dessin pour que vous deviniez que ces deux la vont finalement apprendre à se découvrir et entretenir une grande amitié.  Je m'arrête donc la pour ne pas vous dévoiler la suite.

    Avec Avant toi, je suis passée par tout un panel d'émotions: le rire, la colère et la tristesse. Autant vous dire tout de suite que ce roman devrait être sponsorisé par une entreprise de mouchoirs car la plupart des lecteurs ont versé leurs larmes à travers ses pages. Moi y compris. Le pire est qu'il ne nous fait pas pleurer une bonne fois pour toute mais pendant une bonne partie de l'histoire. Il est alors préférable pour vous de lire ce roman tranquillement chez vous avec un paquet d'essuie tout sous la main, plutôt que dans le métro à la vue de tous. 

    Sans plaisanter, c'est une très belle histoire qui malgré un côté "déjà vu" m'a surpris. J'ai trouvé les personnages assez forts et très bien décrits. Personne n'est tout noir ou tout blanc et c'est ce qui crée vraiment l'émotion je dois dire car on est sans arrêt ballotter des rires aux larmes, de l'énervement à la compassion. Les dialogues sont écrits avec précision et tant mieux car ils prennent une grande place. J'ai dévoré Avant toi, et c'est sûrement avec plaisir que je le relirai dans quelques années car c'est devenu pour moi un véritable coup de cœur.  

     

    La musique qui colle avec ce roman:

     

    Ma note: cool

     


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  • Le ver à soie

    Edition; Grasset

    569 pages

    Année de parution: 2014

     

    "Si vous cherchez des amitiés sincères, généreuses et pérennes, engagez-vous dans l'armée et apprenez à tuer. Si vous préférez des liens éphémères avec des gens qui exercent le même métier que vous et se réjouiront de tous vos échecs, écrivez des romans."

     

    Un écrivain a disparu... Le célèbre Owen Quine venait de mettre le point final à son dernier manuscrit - un roman à clé sulfureux dont Cormoran Strike, chargé de l'enquête, pressent qu'il a de quoi inquiéter bon nombre de personnalités en vue. Qui donc aurait intérêt à ce que Quine soit réduit au silence? Les suspects ne manquent pas. 

    Lorsqu'il retrouve le cadavre de l'auteur, assassiné selon un rituel particulièrement atroce, Strike comrpend qu'il a affaire au meurtrier le plus impitoyable qu'il lui ait été donné de traquer...

    Roman policier haletant, rythmé par une multitude de coups de théâtre. Le ver à soie est le deuxième volet des aventures du détective Cormoran Strike et de sa jeune et intrépide assistante, Robin Ellacott.

     

    J'avais beaucoup aimé L'appel du Coucou, le premier volet policier de J.K Rowling. C'était donc avec impatience que j'attendais la suite de ses aventures. Et voila encore un gros pavé que nous sert cette écrivaine en l'espace de seulement deux ans après la sortie du premier.

    On quitte le milieu du mannequinat pour atterrir cette fois-ci dans celui de l'édition, qui ne donne d'ailleurs pas envie d'y mettre un pied. 

    Owen Quine, un écrivain "raté" est porté disparu depuis une dizaine de jours. Sa femme, n'ayant pas de nouvelle de lui décide alors de se tourner vers le célèbre Cormoran Strike. 

    Ce deuxième volet se construit de la même manière que le premier. Strike pose énormément de questions à l'entourage de Quine, rassemble les indices, élabore des hypothèses... Bref, vous l'aurez compris, il n'apporte rien de nouveau au polar. 

    Pourtant j'ai adoré retrouver Strike et Robin. Ces personnages sont profondément attachants, chacun à leur façon. J'ai pris beaucoup de plaisir à les découvrir un peu plus dans leur vie privée et à les voir davantage à l'oeuvre dans ce second tome. Je les ai quitté un peu triste comme si je disais au revoir à des amis.

    C'est d'ailleurs ce qui m'a, en grande partie, raccroché à ma lecture car j'avoue que l'intrigue ne m'a pas passionnée. Tout d'abord le résumé parle d'écrivain célèbre... Je trouve le mot un peu fort car très peu de monde le connaissait. Ensuite j'avoue que les passages décrivant son livre m'ont profondément ennuyée pour la simple et bonne raison que je n'y croyais pas. J'avais vraiment du mal à concevoir que l'on puisse écrire un livre mêlant fantastique et érotisme de façon aussi déjanté. Pour moi c'était une vraie parodie pas du tout crédible (d'autant plus que Strike s'énerve à lire un tel torchon). Enfin, je ne me suis pas du tout attachée à l'univers qui gravite autour de Quine. Aucun des éditeurs, agents, écrivains ou personnages familiaux ne m'a touché, ce qui n'était pas du tout le cas avec l'affaire du premier tome. 

    Mon avis peut paraître assez négatif et pourtant j'ai très envie de découvrir la suite et de retrouver ce couple de détectives. C'est encore la magie de J.K Rowling qui opère. 

     

    Ma note: smile


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  • Jours sans faim

    Edition: J'ai Lu

    125 pages

    Année de parution: 2009

     

    " Il dit la vie est dehors, Laure, la vie, la vie. Quelque chose a bougé au fond d'elle. Le corps s'apaise. Elle s'appelle Laure, elle n'est qu'un morceau de papier mâché, usé, au creux de sa paume à lui comme une pépite de vie."

     

    Laure a 19 ans, elle est anorexique... Jours après jours, elle raconte, analyse, décrit... Trois mois d'examen de soi, d'une vie comme dans un aquarium, un livre sincère, sans rancune, sans apitoiement, juste la précision des mots et la vivacité de l'analyse. 

     

    Jours sans faim est le premier roman de Delphine de Vigan, publié en 2001 sous le pseudonyme de Lou Delvig. 

    On sent du vécu dans cette courte histoire tant elle est riche en détails, en émotions. Et effectivement quand on a lu Rien ne s'oppose à la nuit, ce roman autobiographique dédié à sa mère, on reconnait beaucoup l'auteure à travers son personnage.

    C'est une histoire courte qui fait à peine 125 pages et comme toute histoire courte, je me sens toujours un peu frustrée, car on à peine le temps de s'intéresser au personnage que c'est déjà terminé. C'est sans doute pour ça que je ne suis pas particulièrement fan de nouvelle. 

    Et d'un autre côté, je me suis dit que c'était mieux ainsi car comme tous les romans que j'ai pu lire de cette auteure, c'est assez intense en émotions. 

    Ça ne raconte pas grand chose. Une jeune femme souffre d'anorexie à un stade critique et décide de se faire soigner. Elle nous raconte la complexité de la maladie, le traitement lourd et dangereux, mais aussi ses rencontres à l'hôpital et ce médecin en qui elle place tout son amour et sa confiance.

    Honnêtement, je ne me serais pas arrêtée sur ce livre en temps normal, mais il s'agit de Delphine de Vigan. Et il me suffit simplement de voir ce nom pour acheter ses livres dorénavant. Et comme d'habitude, je ne regrette pas. Elle possède l'art de choisir les bons mots, de décrire les émotions avec finesse et poésie, de donner un vrai rythme à sa narration. En gros, elle pourrait me raconter quelque chose de banal et réussir à m'émouvoir quand même.

    Ce premier roman montrait déjà tout le talent de cette écrivaine. 

     

    Ma note: yes

     


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